Ce grand homme engoncé dans son étroit costume
Traverse la cour où nous sommes rassemblés
Du haut de mes onze ans, la blouse de coutume
Cheveux courts de rigueur, je commence à trembler.
Professeurs surveillants tous partis, sur la grille
Les manifestants hurlent:"À bas le directeur!"
Qui finit par céder, évitant la bisbille,
Détournant les regards enragés des casseurs.
Aujourd'hui on s'amuse, à refaire le monde
On se retrouve, ceux qui restent, les amis,
Autour d'une table, la parole féconde,
Sirotant quelques blondes, toujours insoumis!
Pour faire échec à la connerie humaine,
Moutons toute notre vie transformés en loups,
Pour l'occasion, du nucléaire où il nous mène,
Des ploucs total filent le pognon aux gabelous.
J'ai lu Sartre, Camus, Malraux, Montaigne héroïque
On est bien peu de chose, Mai soixante huit
C'est le chemin de la liberté symbiotique,
La grande victoire, d'un pays qui se construit.
Traverse la cour où nous sommes rassemblés
Du haut de mes onze ans, la blouse de coutume
Cheveux courts de rigueur, je commence à trembler.
Professeurs surveillants tous partis, sur la grille
Les manifestants hurlent:"À bas le directeur!"
Qui finit par céder, évitant la bisbille,
Détournant les regards enragés des casseurs.
Aujourd'hui on s'amuse, à refaire le monde
On se retrouve, ceux qui restent, les amis,
Autour d'une table, la parole féconde,
Sirotant quelques blondes, toujours insoumis!
Pour faire échec à la connerie humaine,
Moutons toute notre vie transformés en loups,
Pour l'occasion, du nucléaire où il nous mène,
Des ploucs total filent le pognon aux gabelous.
J'ai lu Sartre, Camus, Malraux, Montaigne héroïque
On est bien peu de chose, Mai soixante huit
C'est le chemin de la liberté symbiotique,
La grande victoire, d'un pays qui se construit.